Le décor est planté. Néanmoins, si elle est enclenchée, cette transition se fait encore à petits pas. Alors j’ai interrogé Anaïs Voy Gillis sur les leviers qu’elle considère indispensables pour accélérer le mouvement.
Anaïs Voy Gillis :
Il y a encore un long chemin à parcourir pour réussir cette transition, à la fois pour des questions de maturité technologique, dont je parlais juste avant, avoir des technologies qui sont matures, accessibles à tous. Il y a la question des paramètres économiques, qui peut être un frein bloquant. Aujourd’hui, quand on regarde le prix de l’électricité par rapport à d’autres sources d’énergie on peut se rendre compte qu’il peut être, par exemple, plus élevé que le prix du gaz.
Ça peut être un frein dans la transition, si tous les paramètres économiques ne sont pas alignés. Il y a aussi la capacité que la demande a à soutenir cette transition. Et quand on parle de demande, c’est à la fois comment la commande publique pourrait être un soutien à l’émergence de filière bas carbone. Et puis, il y a deux autres groupes d’acteurs qu’on pourra considérer : c’est les particuliers qui peuvent faire le choix de soutenir des produits qui vont être mieux, disons sur le plan environnemental et souvent mieux, disons sur le plan carbone, et les autres acteurs industriels.
Il y a un véritable enjeu : que les acteurs industriels soutiennent en général sont les industries de l’amont et qu’ils sont les plus émettrices, celles qui vont produire et fabriquer les produits de base, que ce soit l’acier l’aluminium le ciment, des produits chimiques… Bien qu’elles choisissent de soutenir des produits moins émetteurs de carbone, moins intensifs en carbone pour leur fabrication, mais qui, parfois, si on veut aller jusqu’au bout de la route de la décarbonation, pourront être plus chers que des produits avec une intensité carbone plus importante.
La transition c’est donc l’affaire de toutes et tous ! Les entreprises ne sont pas en reste.