
- Transition énergétique
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Avec plusieurs dizaines de millions de tonnes produites chaque année à travers le monde, les déchets d’équipements électriques et électroniques, appelés DEEE, aggravent la crise environnementale de manière significative. Heureusement, Rexel participe à des solutions pour mieux gérer leur fin de vie. Explications.
Les DEEE proviennent de tous les produits qui fonctionnent avec de l’électricité. Électroménager, chauffe-eaux, perceuses, ampoules, lampes, téléviseurs, ordinateurs, disques durs, smartphones, tablettes… Au niveau mondial, le volume de ces déchets s’élevait à 62 millions de tonnes en 2022 selon les Nations Unies. D’ici 2030, ce chiffre, qui augmente chaque année, devrait atteindre 82 millions de tonnes, avec un impact de plus en plus marqué sur l’environnement.
Sous nos latitudes, les DEEE polluent les sols et empoisonnent les cours d’eau quand ils sont rejetés dans la nature. Ailleurs dans le monde, en Asie et en Afrique par exemple, les métaux lourds et les produits chimiques que contient cette pollution exportée mettent en péril la biodiversité et affectent la santé des populations locales. Il est donc impératif de mieux gérer ces déchets pour répondre aux enjeux écologiques et sanitaires qui touchent tous les pays du monde.
En France, la fin de vie des DEEE est régulée par l’arrêté du 23 novembre 2005 relatif aux modalités de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques et par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, dite loi AGEC, du 10 février 2020. Concrètement, depuis 2005, chaque producteur qui met un produit sur le marché doit financer sa collecte et son traitement. C’est le principe du pollueur-payeur.
En outre, la législation prévoit que les DEEE doivent être collectés et traités par des éco-organismes qui sont spécialisés dans le recyclage. L’objectif est de pouvoir donner une seconde vie à une quantité toujours plus importante de déchets. « De nombreux éléments issus des DEEE sont recyclables. Même si certains produits sont très compacts, et de ce fait compliqués à démanteler, 77% des déchets collectés par ecosystem ont pu être recyclés en 2022. » explique Emilien Neveu, chargé de projet développement durable chez Rexel.
Tous les DEEE qui n’auront pas pu être recyclés car le produit ou les matériaux étaient trop difficilement séparables ou démontables finiront incinérés ou enfouis selon les normes de sécurité et de contrôle françaises.
Pour apporter sa pierre à l’édifice, Rexel fait équipe avec ecosystem, un éco-organisme français implanté sur l’ensemble du territoire national. « Nous avons commencé à prendre en charge les DEEE dès 2006, lorsque nous avons monté ce partenariat avec ecosystem. Aujourd’hui, la collecte est effectuée dans nos 450 agences en France. Nous avons mis en place des zones de stockage avec des bacs ecosystem, dans lesquels les clients peuvent déposer leurs ampoules, leurs LED, leurs piles ou leurs petits appareils électriques ou électroniques», précise Noémie Alcaraz, responsable développement durable chez Rexel.
Une fois les bacs pleins, ecosystem récupère les DEEE, les pèse et indique à Rexel la quantité qui a été traitée. Chaque agence dispose ainsi d’un tableau de bord, ce qui permet de faire un suivi précis et de garantir la traçabilité des déchets. En fin d’année, un récapitulatif est établi pour chaque agence, avec un cumul par période et par tonnage, qui figure ensuite dans le reporting environnemental de Rexel. En 2024, ce sont 734 tonnes de DEEE qui ont été collectées.
Des résultats encourageants. Mais pour Rexel, l’objectif est désormais d’aller plus loin en incitant le plus grand nombre de clients à venir déposer leurs DEEE en agence.
Aujourd'hui, la collecte est effectuée dans nos 450 agences en France.
Noémie Alcaraz
Responsable développement durable chez Rexel
Pour améliorer le processus, les équipes réfléchissent à instaurer des zones de collecte en agence plus accueillantes et plus visibles. L’autre point à améliorer, c’est la collecte des DEEE encombrants, comme les radiateurs ou les chauffe-eaux, car les capacités de stockage des entrepôts ne sont généralement pas suffisantes pour les accueillir. Pour y remédier, Rexel teste, à Rennes, la collecte de ces déchets volumineux dans un conteneur maritime.
Autre enjeu : passer du recyclage au reconditionnement car c’est une demande de plus en plus prégnante des fabricants. Beaucoup d’entre eux ont désormais la capacité de traitement dans leurs usines, avec des équipes formées à remettre en état les produits. « Le problème, c’est qu’il faut que les produits collectés soient en bon état pour pouvoir être reconditionnés. Le constat que font les fabricants, c’est qu’ils sont souvent empilés, mis les uns sur les autres, jetés en vrac alors que ce sont des matériaux parfois fragiles. Ils finissent par s’abîmer car il y a trop d’intermédiaires », analyse Emilien Neveu.
Cela veut dire qu’il faut trouver une courroie de transmission entre Rexel et les fabricants pour récupérer des gisements de DEEE en bon état afin de pouvoir les reconditionner, ce qui nécessite d’améliorer les procédés de collecte.
Enfin, Rexel entend renforcer son rôle de pédagogie et de sensibilisation. Un réseau d’ambassadeurs RSE va bientôt voir le jour dans les agences, à l’échelle nationale. Leur rôle ? Sensibiliser les collaborateurs à la collecte, mais aussi et surtout les clients sur ce sujet. « Le message aura plus d’impact s’il est porté par celles et ceux qui représentent Rexel sur le terrain », conclut Emilien Neveu. Gageons qu’à terme, le recyclage et le réemploi des DEEE seront un réflexe pour tous les acteurs de l’écosystème.
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