Transition énergétique
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TV, streaming, vidéo à la demande : quel impact environnemental ?

Que se passe-t-il pour la planète lorsque vous regardez un contenu vidéo ? Le régulateur français de l’audiovisuel, l’Arcom, a publié à l’automne dernier une étude sur l’impact écologique des différents modes de diffusion audiovisuelle.

TV, streaming, vidéo à la demande : quel impact environnemental ?

Regarder une émission à la télé, une série sur une plateforme de streaming ou une vidéo sur une appli mobile sont autant de gestes qui font aujourd’hui largement partie des habitudes quotidiennes des Français. Selon l’Observatoire de l’équipement audiovisuel des foyers de France hexagonale mis en place par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), les foyers français disposent ainsi en moyenne de 5,7 écrans permettant de regarder des vidéos. Plus en détail, 92 % des foyers sont équipés d’au moins un smartphone et près de 90 % possèdent un téléviseur. Un taux d’équipement quasi-similaire est observé pour l’ordinateur, présent dans 87 % des foyers. Les tablettes tactiles se sont aussi fait une place ces dernières années et sont désormais présentes dans près de la moitié des foyers.

Les usages permis par ces équipements sont multiples et vont de la visioconférence, popularisée par le télétravail, aux jeux vidéos en passant par le streaming audio, la vidéo à la demande, les interactions sur les réseaux sociaux, l’utilisation d’Internet et des outils de messagerie ou encore le fait de regarder des programmes en direct ou en différé. Tout cela participe à un allongement du temps quotidien passé devant les écrans. Ainsi, selon la dernière édition du Baromètre du numérique, 72 % de la population passe plus de 2 heures par jour sur les écrans pour un usage personnel. Un quart des Français déclarent même y passer plus de 5 heures. 

Des usages audiovisuels qui pèsent pour 0,9 % de l’empreinte carbone de la France

Ces usages et équipements ont nécessairement un impact environnemental. Alors, que se passe-t-il une fois que vous avez appuyé sur play ? L’impact carbone de la consommation audiovisuelle (TV, VOD, streaming, etc.) a pu être quantifié plus précisément grâce à une étude inédite de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) dont les résultats ont été publiés à l’automne dernier. 

Il en ressort qu’une heure de consommation audiovisuelle génère entre 6 et 57 grammes de CO2Eq soit l’équivalent d’un TGV roulant sur 2 km à 20 km. Globalement, en 2022, les usages audiovisuels ont été responsables de l’émission de 5,6 millions de tonnes de CO2Eq, ce qui équivaut à l’impact d’un parc de 4 millions de véhicules particuliers. Cela représente également un tiers de l’empreinte carbone totale annuelle du numérique en France (17,2 Mt de CO2Eq selon l’étude Ademe-Arcep). Les seuls usages audiovisuels sont ainsi responsables de 0,9 % de l’empreinte carbone totale de la France

La VOD plus polluante que la TV linéaire 

Lorsque l’on soulève le capot des consommations audiovisuelles, quels sont les postes qui consomment le plus ? Selon le régulateur de l’audiovisuel, l’essentiel de l’impact carbone des usages audiovisuels correspond en réalité à la fabrication des équipements, loin devant les réseaux et les centres de données. La fabrication des terminaux nécessite en effet une quantité importante de ressources et d’énergie pour extraire les matériaux nécessaires. La fabrication d’un téléviseur est ainsi bien plus polluante que celle d’un smartphone, par exemple. 

C’est l’une des raisons pour lesquelles la télévision linéaire – celle qu’on regarde en direct – a le plus fort impact. Elle pèse ainsi pour 52 % de l’empreinte carbone de l’ensemble des usages audiovisuels. Mais à usage égal, la VOD (video on demand) et la consommation de vidéos sur smartphone via le réseau mobile ont un impact plus lourd en raison d’une consommation d’énergie finale plus élevée. L’étude pointe également le fait que la publicité peut augmenter significativement l’impact carbone du visionnage de contenus vidéo, en particulier les usages qui sollicitent de la publicité programmatique. 

Un impact carbone qui pourrait bondir d’ici à 2030

D’après l’Arcom, en suivant la tendance actuelle, l’impact carbone des usages audiovisuels pourrait augmenter de 30 % d’ici à 2030. Mais tout n’est pas perdu ! Pour le régulateur de l’audiovisuel, l’adoption de mesures de sobriété numérique permettrait de réduire considérablement l’impact carbone, en particulier celui de la VOD. Sur les smartphones, l’Arcom recommande notamment de : 

  • désactiver la lecture automatique ;
  • regarder ses contenus vidéos en connexion Wifi plutôt qu’en 4G ou 5G.

Pour limiter la consommation des appareils « de salon » et alors que les usages audiovisuels représentent 2,9 % de la consommation électrique française, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) suggère d’autres écogestes simples, comme : 

  • brancher ses équipements sur une multiprise à interrupteur et prendre l’habitude de les éteindre la nuit ou en cas d’absence, 
  • préférer les ordinateurs portables, qui consomment 50 à 80 % d’électricité en moins que les postes fixes,
  • remplacer son téléviseur par un modèle récent, conçu pour être moins énergivore.

Mais il n’y a pas que les usagers qui doivent changer leurs habitudes ! Du côté des équipementiers, l’Arcom préconise ainsi l’écoconception et l’allongement de la durée de vie des appareils pour « réduire drastiquement » leur empreinte carbone. 

En combinant écoconception et mesures de sobriété, le régulateur estime finalement que les émissions de gaz à effet de serre des usages audiovisuels pourraient baisser d’un quart par rapport à 2022

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