- Transition énergétique
- 6 min.
Sobriété, efficacité et électrification
Quand on parle d’énergie : la sobriété c’est réduire notre consommation d’énergie, de
services, de transport et de biens manufacturés. L’efficacité, quant à elle, revient à éviter les
pertes d’énergie, améliorer la performance des procédés, des équipements et des bâtiments,
produire une électricité décarbonée au plus près de son site de consommation… Bref faire
mieux avec moins ! Tel serait le mantra d’une transition énergétique réussie.
Dans cet épisode, Samuel, journaliste passionné par la transition énergétique interroge
plusieurs expert.e.s pour savoir si nous sommes réellement en capacité d’abaisser la
quantité d’énergie consommée alors même que nos besoins en électricité ont tendance à
augmenter…
Fabien Renou est le rédacteur en chef du magazine Le Moniteur.
Fabien Renou :
La sobriété, c’est grosso modo réduire les consommations, l’efficacité c’est comment on fait pour améliorer avec une même consommation, le rendu de leur productivité, finalement. Et l’électrification c’est plutôt la qualité d’énergie c’est-à-dire de passer d’énergie fossile finalement à des énergies électriques, après c’est savoir évidemment comment celles-ci sont produites. Il faut se dire qu’on doit y arriver, et ce n’est pas une question d’est-ce qu’on a envie, est-ce que ça nous fait plaisir. C’est un objectif qu’on doit s’imposer à nous-mêmes, donc il faut abaisser absolument la quantité d’énergie consommée. La difficulté, c’est qu’en parallèle, on aura, si on parle que de la France, une augmentation de la population. D’ici 2050, tu auras peut être 10 millions d’habitants de plus donc c’est quand même pas neutre. Il y aura une croissance économique, on l’espère elle sera pas pas folle, mais elle sera quand même là. Il va quand même falloir produire davantage et donc réduire les consommations, avec une augmentation, finalement, de la population et une croissance économique, c’est d’autant plus compliqué, et là ça pose un défi vraiment important, à la fois technique, d’usage politique aussi. Il faut faire accepter cette baisse de la consommation et quelque chose, presque, de la mentalité collective qui est de dire que c’est pas parce qu’on consomme plus qu’on va dans le bon sens.
Quelle sera alors la place de la sobriété dans la transition énergétique et quels efforts supposent-elle de la part des entreprises et des particuliers ? Anais Voy Gillis, géographe et chercheuse associée à l’IAE de Poitiers nous répond.
Anais Voy Gillis :
Le deuxième levier, à mon avis, qui sera sûrement plus important que l’efficacité énergétique, parce qu’il faut aussi se dire qu’avec la crise énergétique récente, il y a beaucoup d’industriels qui ont fait un effort pour essayer de réduire leur consommation, c’est celui de la sobriété et qui est un levier relativement complexe à piloter d’un point de vue industriel. La question c’est qu’est-ce que ça veut dire et qu’est-ce que ça entraîne sur le modèle économique? Est-ce que c’est d’accepter d’arrêter certaines lignes de production ou de produits par rapport à des objectifs qu’on se fixe en tant qu’entreprise ? Est-ce que c’est rechercher, pas une augmentation des volumes, mais arriver à améliorer la qualité des ventes en allant vers des produits et des secteurs qui sont plus prémium, mieux-disant en termes de prix, de valorisation sur le marché ? Et derrière la sobriété, c’est la sobriété que les industriels peuvent assumer dans leur modèle économique et dans leur stratégie de développement, c’est-à-dire de se dire qu’ils ne sont pas dans une course à une augmentation des volumes de production, mais d’essayer de trouver le meilleur équilibre entre l’aspect économique, l’aspect bilan environnemental, etc… Et il y a la sobriété qui va être liée aux consommations, et donc c’est comment on va dans une société qui va être à la fois plus résiliente, qui va sortir des phénomènes de surconsommation, et donc ces mutations de nos habitudes de consommation, la manière dont on se déplace, dont on se nourrit, dont on se divertit aussi parce qu’on a des modes de divertissement qui peuvent être extrêmement consommateur d’énergie. Le problème est qu’on n’a plus du tout conscience du poids énergétique, de la consommation d’énergie des biens qu’on consomme au quotidien.
Pourtant, cette prise de conscience, il va bien falloir l’opérer. Sinon, comment notre société peut-elle être prête à faire ces changements importants ?
Zivorad Mjiucic :
La sobriété, elle est vraiment à inscrire dans une vision de société et dans ce que je dis, je reviens souvent sur la question de la vision de société, parce que c’est un élément qui me semble fondamentale et assez peu posé dans les stratégies de transition écologique comme dans la stratégie de réindustrialisation.
Je m’appelle Zivorad Mjiucic je suis le dirigeant de l’entreprise Electrosoult. La transition énergétique passe par plusieurs éléments au quotidien. Nous sommes aujourd’hui à la recherche de solution son pour éviter les dégagements de CO2 dans les véhicules. Ça, c’est la première chose. En cherchant des véhicules, non polluants, on traite le polluant. La deuxième, c’est l’optimisation des déchets et des emballages carton et plastique qu’on peut avoir sur les produits. Et troisièmement, c’est la gestion des livraisons des produits sur le chantier ou en stock. On a trouvé des solutions concernant les véhicules des dirigeants et de la direction pour migrer sur des véhicules soit hybrides soit électriques dans un premier temps. Concernant le traitement des déchets, on a signé des partenariats avec des recycleurs qui nous traitent les déchets quotidiens et concernant la livraison sur certains chantiers, notamment des chantiers intra-muros, on est passé par la solution Rexel express, avec des livraisons de produits en basse émission. Les livraisons Rexel express, on agissait sur plusieurs axes: on avait un stockage et on pouvait faire des planifications de livraison beaucoup plus pointues et beaucoup plus organisée par rapport à notre chantier et le chantier de masse, des interconnexions avec les autres corps de métier. Deuxièmement, on avait des livraisons avec des véhicules faibles émissions, voire électrique. Si j’ai un conseil à donner à une entreprise qui souhaite s’inscrire dans la même démarche, je dirais que le troisième axe, qui est la livraison à court-terme Rexel, elle offre les solutions: donc se rapprocher de Rexel concernant le traitement des déchets, chacun des entreprises de trouver le bon partenaire pour le traitement des déchets. Et la vraie complexité, aujourd’hui, ce sont les véhicules électriques. Pour les techniciens, pour trouver les points de recharge et trouver des véhicules qui ont une autonomie suffisante pour pouvoir fonctionner. J’ai trouvé une solution concernant les véhicules, je dirais administratifs. Concernant les véhicules des techniciens, on a essayé plusieurs solutions et aujourd’hui, on a trouvé une solution qui nous convient, que ça soit financier et fonctionnelle. C’est surtout fonctionnel la problématique et on est dans une phase de test. Ça fait six mois, qu’on test un véhicule qui, aujourd’hui, satisfait pratiquement à 100 % nos besoins.
C’est terminé pour aujourd’hui !
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Courant Positif est un podcast produit par Rexel, concocté par l’Agence Calliopé et animé par Samuel Belaud.