Mobilité

La fin du véhicule individuel ?

La voiture individuelle est-elle vouée à disparaître ? Nous n’y sommes pas encore… loin de là ! À ce propos, une étude de l’Observatoire des mobilités émergentes pointe que la part des ménages français qui possèdent au moins une voiture est passée de 78% en 2000 à plus de 85 % aujourd’hui. Pourtant, les préoccupations environnementales, mais aussi les enjeux de congestion urbaine, nous poussent à repenser la mobilité. Alors quelles sont les alternatives à la voiture individuelle et sont-elles suffisamment développées pour la remplacer à confort égal ? L’électrification de la mobilité va-t-elle favoriser le développement des transports en commun et des flottes partagées ?

Dans cet épisode, Samuel, journaliste passionné par la transition énergétique interroge plusieurs expert.e.s pour voir si une nouvelle organisation de la mobilité, moins individuelle, nous attend.

La transition énergétique est telle une chance pour les mobilités collectives a commencé par le train. Fabien Renou, rédacteur en chef du moniteur, nous répond.

Fabien Renou

On a la possibilité, pas partout, mais encore dans beaucoup d’endroits, de densifier l’usage du réseau ferroviaire, c’est-à-dire que, sur une même ligne, on peut faire passer parfois encore deux fois plus de trains si besoin. Là, c’est une question de financement, on sait que les trains du quotidien sont financés, pas les régions, donc il y a un vrai sujet. Là aussi, c’est un peu une histoire de serpent qui se mord la queue, c’est-à-dire que quand le ter passe toutes les heures, les gens prennent leur voiture, quand le passe toutes les dix minutes ou tous les quarts d’heure les gens peuvent laisser leur voiture parce qu’il y a une souplesse plus grande. Il y a une question d’offres là aussi, de coût évidemment, parce que le train est largement subventionné, quand même pas la collectivité. Et ensuite, ce qui est intéressant, en tout cas dans les années qui viennent, ce qui offre le potentiel de décarbonation le plus fort, c’est le développement des services express régionaux, métropolitains, les SERM, plus connu sous le monde RER métropolitain. Le mot changé entre métropolitain et SERM, puisque justement, il ne se réduira pas à du ferroviaire, à priori, puisque les services vont porter du ferroviaire, mais aussi du bus au niveau de service. Et là-dessus, on attend beaucoup dans le tissu métropolitain, pour créer, renforcer des voies. Il y a des travaux sur l’infrastructure ferroviaires qui va devoir être remise à jour, soit d’infrastructure nouvelle, soit de mise à niveau des infrastructures actuelles, de signalisation, etc, pour pouvoir densifier le passage des trains.

Pour réduire l'emprise de la mobilité individuelle dans nos modes de transport privilégié, il faudrait donc partager, mutualiser, covoiturer ?

Fabien Renou

L’un des vrais leviers concernant la voiture électrique et concernant les usages, c’est le covoiturage. On est là-dessus sur quelque chose d’assez sommaire dans son principe. Plutôt que de mettre une personne dans la voiture, on met trois ou deux, ce qui fait quand même deux ou trois fois moins de voiture, ce qui est quand même assez massif. Comme on a dit que tout à l’heure qu’une partie des trajets se font inévitablement en voiture individuelle, ça continuera de manière évidente. C’est nécessaire, c’est indispensable, et bien il faut que ces voitures soient le plus remplis possible. Et ça, c’est un sujet d’infrastructure, on voit se développer des voies dédiés, réservées en fonction du temps, de la période de la journée au covoiturage, ce sont aussi des questions d’offres de services, pouvoir mettre en relation les uns les autres, questions de parking relais qui peuvent être mises en place aussi. Et puis, évidemment, c’est une question d’habitude qu’il faut changer, plutôt que faire la route tout seul, prendre un ou deux voisins dans la voiture. Ça, c’est vraiment un des leviers vraiment fondamentaux qui est assez sous-estimé, parce que ça paraît un peu gadget le covoiturage au quotidien, parce que covoiturage BlaBlaCar pour faire Paris-Nantes, Paris-Marseille, c’est assez développé, ça peut se développer encore, mais le vrai sujet, c’est le trajet du quotidien, qui représente une grosse partie de nos émissions.

Va-t-on vers une mobilité à deux vitesses entre la ville et la campagne?

Fabien Renou

Dans le monde rural ou périurbain conservera sa voiture et on ne mettra pas des bus au niveau de service en pleine campagne, ce n’est pas possible. L’un des efforts qui peut être fait, qui ne concerne ni la voiture ni électrification, ce sont les modes doux : la marche, le vélo, là aussi plutôt en milieu urbain, même si ce n’est pas uniquement le cas. On voit très bien, on l’a observé dans les grandes villes au moment du covid, et après le covid plutôt, la création d’infrastructures dédiées permet à l’usage du vélo de faire un bon énorme. Quand les pistes cyclables sont sécurisées, les gens prennent le vélo aussi. Certainement potentielle développement possible pour une mobilité décarbonée.

Justement, en parlant de mobilité douce, Christophe Subtil est le dirigeant de la société Stemi. Il rappelle l'importance du vélo pour initier un nouveau mixte de déplacement zéro émission.

Christophe Subtil

L’objectif premier c’était vraiment de produire un maximum de pièces par les entreprises des associés ou les entreprises membres du groupement Métabourg, et donc c’est ce qu’on a réussi, puisqu’on produit entièrement le cadre, la fourche, le porte-bagage et le reste des éléments, d’avoir le maximum d’éléments qui soit sourcés au plus près d’où on les assemble, c’est-à-dire le département de l’Ain. On est arrivé à ça, puisqu’on est à 85 % de pièces qui sont produites locales et à 90 % sur la France même. Le pari engagé a été tenu. Je pense que la mobilité électrique et, notamment via les vélos qu’on fait radior, fait partie vraiment de cette transition énergétique et cette transition écologique et que, avec ce type de vélo, il est facile de changer sa façon d’aborder la mobilité et d’avoir un mix au niveau de la mobilité: voiture électrique, vélo électrique. Ça permet de garder la liberté de déplacement tout en ayant des déplacements qui restent faciles et abordables.

C’est terminé pour aujourd’hui !
Abonnez-vous à ce podcast et rendez-vous demain pour la suite de Courant positif, le programme en 21 étapes, qui part à la rencontre de celles et ceux qui font l’électrification des territoires. 

Courant Positif est un podcast produit par Rexel, concocté par l’Agence Calliopé et animé par Samuel Belaud.

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