Les batteries de plus en plus puissantes
Une batterie comme celle d’une Tesla modèle S, qui figure parmi les plus performantes, pèse 600 kg, et peut fournir 100 kwh d’énergie. Il serait possible d’obtenir des batteries plus puissantes, mais ce serait beaucoup plus lourd, et il faudrait donc encore plus d’énergie pour bouger le véhicule. D’où l’intérêt d’augmenter la densité énergétique de ces batteries, c’est-à-dire la quantité d’énergie qu’elles peuvent emmagasiner pour un même poids. Pour les batteries lithium-ion, les plus utilisées, la densité est d’environ 0,2 kwh par kg.
Il est possible d’augmenter ce chiffre, comme avec l’avion Alice qui atteint 0,375 kwh par kg. Un progrès significatif mais qui n’est pas suffisant pour faire voler un avion transportant de nombreux passagers sur de longues distances.
En Chine, le constructeur CATL promet une batterie qui atteint 0,5 kwh par kg. Un record qui serait dû à des matériaux innovants et à des méthodes de fabrication inédites dont les détails n’ont pas été dévoilés. L’entreprise promet même la possibilité de mettre en place une production de masse dès l’année prochaine.
Toutes ces promesses laissent espérer une décarbonation massive du secteur aérien dans un avenir proche, mais il est encore difficile de dire s’il sera possible de construire un grand nombre d’avions électriques… Ou comment cela se répercutera sur les prix des billets.
Utilisé sous forme liquide, l’hydrogène vert représente un autre levier possible de décarbonation pour le secteur. Airbus travaille d’ailleurs activement à développer un premier avion à hydrogène promis pour 2035. Mais en l’état, l’hypothèse est jugée très optimiste en raison de défis techniques et industriels colossaux à surmonter.
Les biocarburants, aussi appelés SAF (pour « sustainable aviation fuel »), sont une autre piste possible de décarbonation. Il s’agit de carburants obtenus à partir de déchets agricoles, alimentaires ou sylvicoles.
D’ici à 2030, la réglementation européenne prévoit d’ailleurs d’imposer 6% de carburant durable. Ces dernières années, Airbus a notamment communiqué sur un A380 propulsé à l’huile de friture. Mais là encore, le passage à l’échelle s’annonce délicat. Les associations environnementales redoutent notamment l’impact de besoins croissants en biocarburant sur les forêts et la production agricole.