Transition énergétique
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Pourquoi dire adieu aux luminaires boules ?

Équipements incontournables pour éclairer villes et bâtiments, les luminaires boules vont être prohibés dès la fin de l’année partout en France. Quelles sont les causes et les conséquences de cette interdiction ?

Pourquoi dire adieu aux luminaires boules ?

Le 1er janvier 2025, la mesure d’interdiction des luminaires boules, qui date de 2018 mais dont l’application a été progressive, entrera définitivement en vigueur.

Ce texte stipule que les collectivités, les entreprises et les copropriétés doivent remplacer tous les dispositifs d’éclairage extérieur qui perdent de la lumière dans l’espace en émettant de au-dessus de l’horizontale. L’arrêté concerne tous les luminaires boules, quelle que soit leur application : cheminement, sécurité, balisage de la voie publique dans les rues, avenues, places, parcs et jardins, parkings semi-couverts, immeubles, équipements sportifs… Quels sont les bénéfices attendus de cette mesure ? Pourquoi a-t-elle été prise ? Explications avec Patricia El Baamrani, responsable Expertise Eclairagechez Rexel.

Réduire la pollution lumineuse et préserver la vie nocturne

Un des enjeux qui a conduit au remplacement des luminaires boules ? Le fameux « halo lumineux » qui se produit autour d’une source de lumière dans toutes les directions (haut/bas, droite/gauche, derrière/devant), mais prend également la forme d’une lueur diffuse qui surplombe la plupart des villes et zones urbaines.

Ce phénomène de dispersion est source de pollution lumineuse, et induit de nombreuses nuisances. « Les insectes volants, les chauves-souris, les oiseaux nocturnes sont attirés et effrayés par la lumière produite par les boules. Cela les empêche de nicher et de se reproduire dans de bonnes conditions. C’est également le cas pour les animaux vivant dans les bois et les espaces verts, ainsi que pour la faune aquatique. »

Outre la biodiversité, les luminaires boules et autres luminaires émettant une lumière intrusive ont également un effet néfaste sur la santé. On parle notamment de « pollution lumineuse biologique » pour désigner cette perturbation de la production de mélatonine la nuit et l’altération de nos rythmes circadiens (horloge interne).

Mettre un terme à la surconsommation

Autre facteur qui a motivé l’interdiction : les luminaires boules génèrent une surconsommation d’électricité. « En éclairant absolument partout, on va perdre 50% de lumière vers le haut et sur les côtés. En réalité, seulement un huitième de la lumière émise touche la zone qu’il faut éclairer. Le reste est perdu, précise Patricia El Baamrani. Ce n’est pas compatible avec les démarches actuelles d’économie d’énergie, de réduction des consommations, et de sauvegarde de l’environnement. »

La LED, solution de remplacement préconisée par l’arrêté, coche quant à elle toutes les cases de la sobriété.

Multiples bénéfices

Avec la LED, la distribution lumineuse est bien plus précise, et peut même être circulaire pour éclairer des espaces plus vastes, comme des places. La déperdition des photons est limitée, avec un équipement qui a pour autre avantage d’être bien plus performant et nettement moins coûteux sur le long terme. Patricia El Baamrani confirme : « L’économie d’énergie entraîne une économie financière avec une réduction de 60 à 80 % de la facture énergétique. Par ailleurs, un watt consommé par un ancien produit « boule 70W Sodium Haute Pression » représentait 45 à 50 lumens (l’unité de mesure du flux lumineux). Avec la LED, on atteint 135, 160, voire 180 lumens/W. On éclaire donc mieux en étant plus efficient. En outre, ce sont des équipements qui vont durer 100 000 heures avec très peu de chute de flux alors que les anciennes sources avaient une durée de vie utile de 10 000 heures et devaient être changées tous les 18 mois. »

Cette très grande efficacité ouvre aussi la voie à une alimentation par panneaux photovoltaïques, avec des batteries qui restituent la nuit l’électricité qui a été emmagasinée et stockée la journée. En résumé : la technologie LED permet d’accélérer la transition énergétique.

Autre atout niché dans les filaments de ces éclairages écologiques : ces derniers peuvent être pilotés numériquement et s’activer uniquement quand une présence est détectée.

Quelles aides disponibles ?

Seule ombre au tableau, le remplacement des luminaires boules représente un coût important. Pour faciliter la manœuvre, il est possible de financer tout ou partie de l’opération avec les primes CEE, une aide financière des fournisseurs d’énergie, aujourd’hui contraints par le dispositif des Certificats d’Economies d’Energie de contribuer financièrement à la réduction de la consommation de leurs clients.

La valorisation de la prime CEE est actuellement de l’ordre de 50 euros par point lumineux rénové jusqu’à la fin de l’année, mais sera revue à la baisse à partir du 1er janvier 2025. En complément, l’ADEME (Agence de la Transition écologique) a mis en place un soutien financier à destination des communes de moins de 2000 habitants, qui peut aller jusqu’à 360 euros HT par luminaire remplacé. « Avec la sobriété de la LED, il est possible d’avoir un retour sur investissement en quelques années, voire en quelques mois si les travaux ont été particulièrement coûteux. Sans oublier que l’obligation légale d’effectuer les travaux apporte avec elle de multiples bénéfices. » conclut Patricia El Baamrani.

Le saviez-vous ?

Rexel, propose de faire les démarches de demande de prime pour ses clients. Un service dédié au montage des dossiers les aide à faire les bons choix et leur fournit une assistance technique pour que le remplacement des luminaires soit effectué dans des conditions optimales et au meilleur prix.

Crédit photo : Freepik 

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