Transition énergétique
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La consommation électrique en France selon les saisons

L’évolution de la température est l’un des principaux facteurs d’influence de la consommation électrique en France, qui est près de deux fois plus importante en hiver qu’en été. Pourtant, la multiplication des hivers doux et des canicules a une incidence de plus en plus marquée. Que faut-il retenir de notre bilan de consommation en 2024 ? Et que préfigure-t-il pour l’avenir ?

La consommation électrique en France selon les saisons

Sur une année civile type, le profil de consommation électrique en France est loin d’être linéaire. Vous l’avez probablement remarqué en regardant vos factures et vos relevés d’énergie. Traditionnellement, la pointe de consommation annuelle est atteinte en hiver, généralement le jour de semaine le plus froid de l’année vers 19h, tandis qu’elle est à son plus bas durant la période estivale, aux alentours du 15 août lorsqu’un maximum de personnes sont en congés d’été. Par exemple, en 2024, RTE, le gestionnaire national du réseau de transport d’électricité, note que les niveaux de consommation journalière les plus élevés ont été atteints en cœur d’hiver, entre le 8 et le 20 janvier. 

Durant cette période, la température était située en moyenne 3°C en dessous des normales de saison. Un temps plus froid qui a mécaniquement entraîné un recours accru au chauffage et donc une hausse de la consommation d’électricité journalière. Plus précisément, la pointe de consommation annuelle a été enregistrée le 10 janvier à 19h, à un niveau de 86,0 GW. Une valeur de pointe loin du record historique de consommation atteint lors de l’une des dernières grandes vagues de froid à avoir touché le pays. Le 8 février 2012 à 19h, une pointe à 103 GW avait ainsi été enregistré. Ce jour-là, les températures, largement négatives sur une grande partie du territoire, étaient inférieures de plus de 12°C aux normales de saison. Selon RTE, lors d’une vague de froid, en dessous de 0°C, la consommation française augmente à chaque degré perdu de +2400 MW, soit l’équivalent de la consommation totale habituelle de Paris intra-muros en hiver..

Minimum de consommation au mois d’août

La pointe de l’hiver 2024 n’est donc en rien exceptionnelle. Il s’agit même de l’une des pointes les plus faibles des dix dernières années. Il faut dire qu’avec le réchauffement climatique, les hivers doux tendent à se multiplier en France. Une donnée qui a de véritables conséquences pour la consommation électrique qui est dite thermo-sensible. En effet, du fait d’un large équipement en chauffage électrique, la consommation d’électricité est fortement dépendante de la température et donc de la météo. C’est la raison pour laquelle la consommation croît à partir de l’automne et décroît à mesure que les températures se réchauffent au printemps. 

Ainsi, en 2024, le maximum de consommation a été atteint en janvier tandis que le minimum l’a été en août, à une valeur légèrement inférieure à 50 GW. Avec l’effet du ralentissement de l’activité économique et de la moindre demande liée à l’utilisation du chauffage ou de l’éclairage, l’été est traditionnellement la période où l’on consomme le moins d’électricité en France. En moyenne, la consommation d’électricité est ainsi près de deux fois inférieure en été qu’en hiver. L’équilibre entre l’offre et la demande étant moins tendu durant la saison chaude, le pays peut plus facilement exporter de l’électricité vers ses voisins tandis que cette période s’avère également propice pour EDF qui peut procéder à la maintenance des réacteurs de ses centrales nucléaires. 

Des pointes de plus en plus élevées en été

Si un hiver doux implique une moindre consommation d’électricité, un été chaud, au contraire, favorise le recours à la ventilation et à la climatisation. RTE note ainsi que pour chaque degré au-dessus des températures normales de saison, une hausse de consommation de 700 MW est enregistrée. Observables dès juin, les périodes de canicule peuvent ainsi générer des pointes de consommation, qui restent néanmoins sans commune mesure avec les pointes hivernales. Les pics les plus importants ont ainsi atteint plus de 59 GW durant le mois de juin en 2017 et en 2019. 

Ces pics sont ensuite plus improbables en juillet et août du fait d’une activité économique ralentie. Un changement estival qui se répercute dans certaines stations touristiques balnéaires du sud de la France, qui connaissent des pics de consommation en plein été en raison de l’afflux de vacanciers. Enedis note ainsi que dans le Var, les Pyrénées-Orientales ou encore les Landes, plus de 10 % des postes sources, ces ouvrages qui permettent de relier le réseau de transport d’électricité au réseau de distribution, connaissent leur pointe annuelle durant la saison estivale. Très localement, durant une période de chaleur, des coupures d’électricité peuvent ainsi survenir dans ces zones touristiques, où locaux et vacanciers sont appelés à faire preuve de sobriété dans leurs usages, notamment de la climatisation. Pour rappel, pour maîtriser son impact énergétique, la climatisation réversible est aujourd’hui la solution de rafraîchissement la plus intéressante dans le secteur résidentiel. 

En 2024, moins de chauffage et plus de climatisation

En 2024, sur l’ensemble de l’année, RTE rapporte une consommation brute d’électricité de 442,2 TWh. Fait notable : « les températures en 2024 ont été en moyenne supérieures aux normales de saison », ce qui « a réduit les besoins de consommation électrique pour le chauffage en hiver et augmenté la consommation électrique en été, pour les besoins en climatisation », rapporte RTE. Le gestionnaire du réseau  se félicite enfin de constater que les plus forts niveaux de consommation électrique de l’année ont été couverts en grande partie par une production décarbonée, observant que « les productions nucléaire et hydraulique ont conjointement couvert plus de 85 % de la consommation durant les 10 % des heures de l’année avec la plus forte consommation ». 

source : RTE

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Mag : La France électrique

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