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Éclairage public, plein feu sur la nuit ?
L’éclairage public joue un rôle crucial dans nos villes et nos communautés. mais il représente également environ 19 % de la consommation électrique mondiale. Avec les avancées technologiques et la prise de conscience environnementale, l’optimisation de l’éclairage public est devenue un enjeu écologique et économique majeur.
Dans cet épisode, Samuel, journaliste passionné par la transition énergétique interroge plusieurs expert.e.s pour explorer comment l’éclairage public peut et doit se moderniser. C’est-à-dire réduire la consommation d’énergie tout en maintenant la sécurité et le confort des citoyens.
L'éclairage public est devenu un vrai sujet pour les collectivités ces dernières années. Est-ce seulement pour des raisons financières? Fabien Renou, rédacteur en chef du Moniteur, nous répond.
Fabien Renou
La sobriété de la consommation énergétique dans l’éclairage public est un sujet avant tout financier. Les collectivités y viennent beaucoup suite au choc des dernières années sur le coût de l’énergie. Ça date pas d’hier, les réflexions sont anciennes. Mais là aussi, on réfléchit en termes de temps long, une collectivité c’est une vision, on l’espère, à plusieurs décennies. Et donc, on se dit que tant que l’éclairage fonctionne, on attend qu’il soit en panne et on le réparera à ce moment-là éventuellement, qu’il sera vraiment obsolète. Aujourd’hui, avec l’explosion du coût de l’énergie, ça presse un peu les collectivités à revoir plus rapidement, à renouveler plus rapidement leurs dispositifs d’éclairage public, avec des solutions qui sont très variées, qui peuvent être parfois juste ce qu’on appelle du relamping, c’est-à-dire de passer des ampoules à incandescence à des LEDs. Déjà, ça fait un effet très net sur la consommation. Et puis après, on peut aller sur des choses beaucoup plus poussées, du pilotage automatique, des éclairages qui ne s’allument pleinement que quand il y a quelqu’un dans la rue le soir et qui décroissent ensuite, etc.
Quels sont les impacts des coupures d'éclairages la nuit, au-delà donc du seul enjeu financier?
Fabien Renou
La fin de l’éclairage la nuit, je ne sais pas si ça pose des questions d’insécurité, mais peut créer un sentiment d’insécurité en tout cas. On n’a plus l’habitude de marcher dans le noir. Nos ancêtres le faisaient tout le temps. On a l’impression, dans le noir, d’être en danger aujourd’hui. Et là encore, ça dépend où on est. Mais dans les communes rurales, généralement, les lampadaires sont éteints à 11h-minuit et tout le monde trouve ça tout à fait normal. Mais effectivement, dans les zones périurbaines ou urbaines, c’est beaucoup plus rare. Et donc, il faut soit changer nos habitudes, accepter ce changement, soit trouver des choses qui soient plus acceptables et qui font appel souvent à de l’intelligence numérique, généralement, pour mieux piloter ces choses.
Pour en revenir au nerf de la guerre, les collectivités ont-elles pris la mesure de l'intérêt financier d'une nouvelle stratégie d'éclairage public?
Fabien Renou
Ce qui est intéressant, c’est que le budget alloué à l’éclairage public est quelque chose qui est extrêmement prévisible. C’est-à-dire qu’a priori, on allume toujours à la même heure, on éteint toujours à la même heure et les jours ne seront pas plus longs en 2025 qu’en 2024. Les plages horaires, on les connaît. Et donc agir dessus, c’est agir sur le long terme. C’est-à-dire que si on fait un investissement aujourd’hui, c’est pour des années et des années qu’on fera des économies. Il y a une prévisibilité de l’économie qui est assez rassurante pour les élus. On peut garantir quelque part que tel type d’innovation, d’investissement apportera tel type d’économie, sous réserve que le coût de l’énergie n’augmente pas trop.
Stan Gibert dirige la société STANELEC. Il conclut cet épisode en revenant sur son parcours et sa vision de la transition énergétique au quotidien.
Stan Gibert
Pour nous, c’était un peu un gros mot, transition énergétique. On ne savait pas sur quel pied danser, mais au bout du compte, ça ne fait pas si peur que ça. C’est ce qui fait partie de la logique des choses dans notre métier. Parce qu’on ne savait pas qu’allait être les formations, surtout, on pensait qu’on allait avoir des formations très lourdes pour être à jour. On pensait que ça allait être très compliqué, mais au niveau de Rexel, surtout, nous accompagne énormément sur ça, sur tout ce qui est ces formations et documentation et information client aussi, surtout. C’est ce qui nous aide le plus. Je suis parti me former moi-même et ensuite, j’ai envoyé des collaborateurs. On a des clients qui sont très à cheval sur le respect de cette transition, pour eux, c’est normal. Et on a une autre clientèle qui a très, très peur qu’ils soient obligés de faire ça parce qu’on va leur interdire des choses. Je prends un exemple : la chaudière Fuel, tous nos clients ont très peur qu’on n’ait plus rien, qu’on n’ait plus de Fuel, qu’on n’ait plus d’accessoires. C’est pour ça qu’ils sont orientés vers de la pompe à chaleur ou de la clim réversible. Un vrai ennemi, c’est Internet. Internet, malheureusement, ne facilite pas la tâche, parce que dès que les gens ont des questions en tête, ils vont directement sur Internet. Donc, ils sont à peu près renseignés, mais pas complètement. Ils ont énormément de questions sur le technique, sur ce qui est possible et pas possible, et surtout, savoir s’ils sont éligibles à des aides, parce que parfois, tout n’est pas expliqué correctement sur Internet. Moi, je suis dans un milieu très, très rural. Moi je gravite sur des petits villages qui font 2500 habitants, voire 4500 habitants, c’est vraiment très à la campagne. Donc l’artisan a encore un rôle très important au niveau du conseil et on est très écouté quand même. Souvent on est la seule personne qui va voir dans la semaine, mise à part le facteur.
C’est terminé pour aujourd’hui !
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Courant Positif est un podcast produit par Rexel, concocté par l’Agence Calliopé et animé par Samuel Belaud.