« On ne taxe pas les produits dont on veut inciter la consommation »
Dans un contexte de décarbonation, qui nécessite un important effort d’électrification du pays, le projet du gouvernement passe mal. À l’Assemblée nationale, ce sont pas moins de 8 groupes politiques qui ont annoncé leur intention de déposer un amendement contre cette mesure. Les députés du groupe central proposent par exemple de plafonner la TICFE à son niveau d’avant-crise, sans aller au-delà. D’ores et déjà, l’article du projet de loi de finances prévoyant la hausse de la taxe sur l’électricité a été supprimé en commission des finances. Le projet sera toutefois bien examiné dans l’hémicycle.
Dans un éditorial, le média des consommateurs UFC – Que Choisir s’insurge contre un « scandale fiscal », jugeant le niveau de taxation « inacceptable ». Interrogé par RMC, Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting, s’est également agacé : « C’est complètement contradictoire. On dit qu’il faut électrifier l’économie, qu’il faut acheter un véhicule électrique, mettre une pompe à chaleur plutôt que se chauffer au gaz ou au fioul et on augmente dans le même temps une taxe sur l’électricité. C’est aberrant. On ne taxe pas les produits dont on veut inciter la consommation, c’est même le contraire ».
Très inquiètes, les fédérations et associations professionnelles de l’électricité dont l’AFPAC (Association Françaises des Pompes à Chaleur), la FFIE (Fédération française des intégrateurs électriciens), le SER (Syndicat des Energies Renouvelables) ou encore l’AVERE (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique), montent également au créneau. Dans une lettre ouverte adressée aux parlementaires, 16 d’entre elles dénoncent une hausse qui fera que « les consommateurs d’électricité pourraient contribuer plus au budget de l’Etat qu’au bien et service qu’ils consomment ».