- Génie climatique
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Pompe à chaleur : la révolution
Les pompes à chaleur sont en train de révolutionner le secteur du génie climatique. Selon l’ADEME, ces installations ont un rendement énergétique de 3 à 4, ce qui signifie qu’elles produisent 3 à 4 fois plus d’énergie qu’elles n’en consomment. En parallèle, tous les dispositifs incitatifs de l’Etat en matière de rénovation des bâtiments encouragent l’utilisation des pompes à chaleur pour remplacer les anciens.
Dans cet épisode, Samuel, journaliste passionné par la transition énergétique interroge plusieurs expert.e.s pour voir comment les pompes à chaleur peuvent contribuer à la transition énergétique et à améliorer le confort thermique des bâtiments, alors que le réchauffement climatique s’accélère.
Les pompes à chaleur sont, elles, devenus l'outil inespérée pour accélérer la transition énergétique des bâtiments? C'est la question à laquelle répond Fabien Renou, rédacteur en chef du moniteur.
Fabien Renou
Le gouvernement a annoncé une volonté de produire 1 million de pompe à chaleurs en France en 2027, ce qui est pour le coup un vrai objectif de politique industrielle et qui est le corolaire d’une politique de rénovation énergétique, à travers ma prime rénove en particulier, et une réglementation environnementale pour le neuf qui encourage le recours à la pompe à chaleur comme mode de chauffage ou de rafraîchissement. On encourage la consommation de pompe à chaleur par des dispositifs fiscaux, par de la réglementation, et on se dit: tant qu’à faire, autant que ces pompes à chaleur soient produites en France.
Et pour cette technologie comme pour d'autres dans les ENR, la question de la souveraineté se pose.
Fabien Renou
Nos amis américains ou chinois ne se posent pas trop de questions. Quand ils veulent vite, ils déploient des moyens pour transformer leur appareil industriel. Il faut que la France, et l’Europe, soit capable de faire la même chose pour prendre les virages stratégiques qui sont jugées stratégiques. La France a jugé que les pompe à chaleurs étaient stratégique. Peut-être qu’il faut avoir cette réflexion niveau européen aussi. Utiliser des pompes à chaleur pour consommer moins d’énergie, pour décarboner la production, mais les faire venir du l’autre bout du monde, il y a une sorte d’aberration là-dedans. Quand on prend en compte le cycle de vie, il faut aussi prendre en compte le transport, le coût du transport qui, pour le coup, n’est pas du tout décarboné, les porte-conteneurs ne sont pas électriques. U enjeu de souveraineté, enjeu de décarbonation, et un enjeu aussi de pérennité, c’est-à-dire de visibilité, c’est-à-dire que quand on sera toujours plus sûr d’avoir les pompes à chaleur, on a besoin son produit en Europe, que si on attend de l’étranger où au lendemain, la Chine, aux États-Unis, peuvent décider qu’elles produisent, elles doivent produire en priorité pour leur marché intérieur. Et, finalement, on va se trouver le bec dans l’eau.
L'efficacité de cette technologie pour la décarbonation énergétique est, elle, en phase avec son succès. Céline Couliber-Dumenil, directrice RSE du groupe Rexel, revient sur l'essor des pompes à chaleur et sur les défis que se la pose, notamment en matière de savoir-faire et de financement.
Céline Coulibre-Dumenil
Pour rebondir sur les pompes à chaleur, nous, ce qu’on observe, c’est qu’effectivement la demande, elle est croissante dans tous les pays dans lesquels on opère, on a de plus en plus de demandes de pompe à chaleur. On y répond avec beaucoup d’énergie mais on se rend compte qu’on est aussi confronté à une difficulté, un frein qui est la capacité d’installation, les compétences nécessaires aujourd’hui pour que ces pompes à chaleur soient installés dans les bâtiments, et c’est peut être un des seuls freins que l’on pourrait rencontrer à la multiplication des pompes à chaleur et au déploiement des pompes à chaleur, c’est que pour installer pompe à chaleur, le plombier n’est peut-être pas compétent pour le faire et l’électricien n’était pas compétent pour le faire. L’électricien doit aujourd’hui se former à installer des pompes à chaleur, ce qui est pour lui un nouveau métier.
Le mot de la fin revient à Stéphane Noiret, président-directeur général du groupe SATE.
Stéphane Noiret
On est partenaires sur chacune des entreprises du groupe, avec les agences locales Rexel, et on leur commande du matériel, et on a cette relation de purs distributeurs d’un côté. Et de l’autre côté, on a un projet en commun, qu’on opère maintenant depuis trois ans quasiment, qui est la fabrication de l’intégralité des coffrets photovoltaïque pour le résidentiel et pour le particulier, à travers un acteur clé qui est EDF-ENR, la filiale photovoltaïque et énergie renouvelable du groupe EDF. C’est un partenariat qu’on a depuis très longtemps. On produit pour eux, par exemple, l’année dernière, on va dire une trentaine de milliers d’exemplaires de trois types de coffrets qu’on a créé et on a monté un partenariat avec Rexel, pour structurer les approvisionnements, les livraisons et être un vrai groupement industriel qui peut répondre à ce type de marché.
C’est terminé pour aujourd’hui !
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Courant Positif est un podcast produit par Rexel, concocté par l’Agence Calliopé et animé par Samuel Belaud.