- Énergies renouvelables
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Production autonome d’énergie. Intérêts et défis
La production autonome d’énergie, qu’elle soit individuelle ou collective, est en plein essor en France. Fin 2022, pas moins de 36 % des installations photovoltaïques de France métropolitaine étaient prévues pour l’autoconsommation partielle ou totale. Mais, la production autonome d’énergie n’est pas sans poser des défis, notamment en ce qui concerne le stockage de l’énergie et la réglementation.
Dans cet épisode, Samuel, journaliste passionné par la transition énergétique interroge plusieurs expert.e.s pour voir comment les particuliers et les entreprises peuvent produire leur propre énergie renouvelable…
Pour commencer, dans un pays comme la France où la production d’électricité est très centralisée avec ses centrales nucléaires, à quelles conditions l’autoconsommation d’électricité est-elle pertinente ? La réponse d’Anaïs Voy Gillis, géographe et chercheuse associée à l’IAE de Poitiers.
Anaïs Voy Gillis
Produire de manière autonome, ça a du sens, c’est réfléchi, beaucoup dans une logique presque un peu centralisée de production d’énergie, avoir une production territoriale à l’échelle d’un site industriel ou à l’échelle d’une exploitation agricole, ça a du sens. Forcément, ça va dépendre de vos niveaux de consommation. Si vous consommez plusieurs giga water voir terra water par an, l’autoconsommation elle a un peu moins de sens que si vous avez une consommation et une production beaucoup moins importante, mais c’est un moyen de résilience aussi pour les industries et d’autres secteurs d’auto produire. La question, elle va se poser pour les très, très grands consommateurs, là où il y a besoin d’avoir une production en masse et sécurisée aussi.
De son côté, Céline Coulibre-Dumenil, directrice RSE du groupe Rexel, pointe la nécessité de développer ces petites unités de production, dans la mesure où la demande en électricité ne va pas faiblir, bien au contraire.
Céline Coulibre-Dumenil
Moi je crois que cette décentralisation elle vient répondre à un besoin, qui est un besoin accru d’électricité, au-delà du fait que ce soit centralisé ou décentralisé, de toutes façons il faut produire plus d’électricité. L’agence internationale de l’énergie a prédit une augmentation de 30% de l’énergie à 2030. Pour produire 30% de l’énergie en plus, il faut de la capité de production en plus. Donc que les états et les grands acteurs développent leur capacité c’est une chose, mais je pense que l’autonomisation du particulier va être une des réponses aussi à ce besoin accru d’énergie électrique.
Mais que représente l'autoconsommation et l'autoproduction d'électricité aujourd'hui en France? Yannick Jacquemart, directeur nouvelle flexibilité pour le système électrique chez RTE, nous livre une analyse précise du phénomène et de ses conséquences pour le réseau et pour les nouvelles habitudes de consommation.
Yannick Jacquemart
Aujourd’hui auto-consommassions, autoproduction c’est assez marginal dans le mix-énergétique, ce sont quelques centaines de milliers de consommateurs. Je ne suis pas sûr que ça devienne prégnant par rapport au parc nucléaire, par rapport aux grandes sources renouvelables. Mais c’est une bonne prise de conscience de la part de ces acteurs là car ils sont d’avantages incité à réfléchir à comment ils consomment en face de comment ils produisent. Et ça c’est une dynamique importante qui va falloir généraliser. Et quand on résonne à la maille locale on y est encore plus attentif. Le fait qu’elle soit mini, centrales ou grosse ne joue pas sur le système électrique global, du moment qu’on les relie toutes par le réseau. Nous, on regarde la somme de tout ça et c’est ça qu’on voit passer, c’est ça qu’on doit alimenter. Toute la production à chaque seconde, doit alimenter toute consommation, ou qu’elle soit. L’impact global est le même. Donc c’est plus une question économique, pour les gens qui le font, ça revient quand même plus cher, en général, une somme de petites centrales que des plus grosses. Mais par contre, ce qui est intéressant, c’est l’aspect sociétal, c’est l’aspect je résonne à une certaine maille pour consommer en phase de ma production. Et ça, c’est une prise de conscience tout à fait nouvelle et de plus en plus importante. Pour avancer sur la transition énergétique, il faut faire feu de tout bois. Il n’y a pas de rationalité à décentraliser pour décentraliser. En matière d’électricité le circuit court n’est pas l’avenir c’est plus cher en fait. La réalité, c’est que le réseau sert de plateforme pour l’économie du partage, c’est-à-dire de la même façon que par l’économie du partage pour des voitures. Vous ne serez pas propriétaire de votre voiture, vous l’emprunter. Mais l’électricité on ne s’est jamais posé la question de à qui est la centrale quand on appuie sur l’interrupteur. On a toujours partagé, et le réseau est européen, donc on partage les centrales du Portugal à la Pologne. Donc, rationnellement, on a intérêt à tout mettre en réseau, à tout partager, mais comme le but, c’est de bouger vite, toutes les initiatives sont bonnes à prendre. Si vous avez envie de construire quelque chose chez-vous, faites-le. Si une commune a envie de se saisir son avenir énergétique, qu’elle le fasse. Une région veut le faire, qu’elle le fasse. Un pays également. Ce qui compte, c’est de relier tout ça pour que ça fonctionne efficacement pour tout le monde.
Pour conclure cet épisode, nous avons souhaité donner la parole à Jimmy Sabat. Il est le président de JS énergie, une société qui a fait de l'installation de système photovoltaïque sa spécialité.
Jimmy Sabat
Je garde contact avec tous mes clients. Ils en sont très satisfaits. Pour la plupart, on dépasse d’au moins 50 %, j’ai même des records 80% d’économie d’énergie et ce sont des clients qui sont très satisfaits et qui m’envoient en bouche-à-oreille vers d’autres clients pour cette transition énergique. Perspective d’évolution c’est de continuer, comme on est peut-être avoir encore d’autres équipes, après, derrière, à gérer, et de continuer à mettre des panneaux. C’est bien pour la planète.
C’est terminé pour aujourd’hui !
Abonnez-vous à ce podcast et rendez-vous demain pour la suite de Courant positif, le programme en 21 étapes, qui part à la rencontre de celles et ceux qui font l’électrification des territoires.
Courant Positif est un podcast produit par Rexel, concocté par l’Agence Calliopé et animé par Samuel Belaud.