Génie électrique
7 min.

Vis ma vie d’électricien : Guillaume Lavenu, patron de Tête d’Ampoule

Ils et elles effectuent les tâches techniques essentielles à notre confort le plus élémentaire : la lumière, le chauffage, l’électricité… Mais à quoi ressemble le quotidien des électriciens ? Guillaume Lavenu, artisan-entrepreneur, nous raconte.

 

Vis ma vie d’électricien : Guillaume Lavenu, patron de Tête d’Ampoule

Quand il a débuté sa carrière d’électricien, Guillaume Lavenu avait “zéro attente” ; mais il était “passionné”, raconte-t-il. L’artisan a été orienté vers cette formation par son père, maçon dans le bâtiment qui “savait tout faire sauf l’électricité”. “J’ai fait un BEP et un bac pro électrotechnique. J’ai vraiment aimé ce cursus et quand je suis sorti de l’école, j’ai travaillé pendant sept ans dans la fabrication de prototypes de moteurs électriques pour l’aéronautique.” À 27 ans, il lance sa société, Tête d’Ampoule, basée à Issy-les-Moulineaux. “Je me suis dit, si je me plante, je pourrais faire autre chose”. Il a aujourd’hui 40 ans et pour lui, tout roule. “J’espère pouvoir prendre ma retraite d’ici 10 ans”, confie-t-il.

De l’importance du café

Le chef d’entreprise couvre les départements des Hauts-de-Seine (92) et de la Seine-et-Marne (77) , en Île-de-France. Il travaille principalement avec des agences immobilières et des syndics de copropriétés et partage ses journées entre les rendez-vous clients, les dépannages en urgence et l’établissement de devis et de factures. “J’essaie d’être le plus réactif possible pour ne pas trop faire attendre mes clients.”

Pour le patron, la relation client est essentielle. Sa boutique a pignon sur rue, ce qui lui permet de recevoir facilement, “partager un café, discuter du travail et d’autre chose”. “

Les gens aiment être rassurés, qu’on prenne le temps de leur expliquer les choses. On n’est pas là pour vendre des produits, il faut les conseiller et instaurer une confiance mutuelle.

Une confiance d’autant plus importante que l’électricien intervient dans l’intimité du domicile de ses clients. “C’est une question d’habitude. Il y a des techniques pour respecter la tranquillité des personnes : quand on change de pièce, on les prévient, on se déplace toujours avec leur accord. Il ne faut pas qu’elles aient l’impression d’avoir des étrangers qui font ce qu’ils veulent chez elles.”

Guillaume Lavenu soigne aussi ses relations et sa réputation en donnant de l’importance à tous ses clients, peu importe la taille de la tâche à accomplir. “Pour moi, il n’y a pas de petits chantiers, je ne choisis pas mes interventions”, pose-t-il. Il peut intervenir pour réhabiliter un appartement ou un immeuble entier, tout comme pour une panne d’une simple prise électrique. “J’ai beaucoup de travail, pour moi ce n’est pas très rentable. Mais j’y vais quand même, parce que personne ne veut le faire. Le jour où cette personne aura un travail à réaliser, elle pensera à moi.”

Un métier qui se complique

Si Guillaume Lavenu est épanoui dans son métier, il reconnaît que celui-ci se complexifie. “J’ai un gros réseau d’électriciens avec qui je discute. Les anciens me le disent : c’est beaucoup plus compliqué aujourd’hui.” En cause, un contexte économique tendu, notamment pendant les années d’après Covid.

Il regrette aussi un paysage où certains professionnels fournissent des prestations qui ne sont pas à la hauteur de ce que peuvent attendre les clients – notamment dans le domaine de la rénovation énergétique. “Dès qu’il y a des aides de l’État, certaines sociétés en profitent pour renflouer leurs caisses.” En tant qu’artisan indépendant, il est difficile de s’imposer face à ces grosses structures qui ont plus de moyens et de force de frappe, explique Guillaume Lavenu. “L’État ne contrôle pas assez les abus”, fulmine-t-il.

Des certifications ont été mises en place pour faciliter l’accès à l’information, mais le mécanisme est insuffisant, estime-t-il. ”Une fois que deux personnes ont la qualification, ils peuvent employer 70 personnes non qualifiées.” Résultat : “beaucoup de gens se font arnaquer à cause de ces entreprises.” La situation est d’autant plus dommageable que les clients peinent de plus en plus à payer les artisans en temps et en heure, remarque le chef d’entreprise.

Se souder pour résister

Sur le plan technique, la profession évolue vite – mais en tant qu’expert, il faut savoir s’adapter, estime le patron. “Il faut s’informer et vivre avec son temps.” Lui-même essaie de faire au moins une formation tous les deux ou trois ans. La dernière en date lui a permis d’obtenir la certification Qualipac sur les opérations de climatisation. L’investissement en temps et en matériel est équivalent à 10 000 euros, estime-t-il – un an plus tard, il est déjà rentabilisé. Entre-temps, il suit l’évolution des produits chez les fabricants. “Je vais aux réunions d’information chez les fabricants, je reste informé des nouveautés”, relate-t-il.

Dans ce contexte parfois tendu, Guillaume Lavenu trouve du réconfort auprès de ses pairs. “Je fais partie du club artisans de Rexel. Ça nous permet d’échanger sur plein de choses et de travailler ensemble. Quand l’un de nous ne sait pas faire une tâche ou n’a pas le temps, on se partage les clients et on les honore en leur envoyant des collègues de confiance.” L’important, c’est de rester connectés.

Le saviez-vous ?

Le club des artisans a été créé il y a plus de 15 ans et compte aujourd’hui 4 500 adhérents, dont la majorité sont des électriciens. L’objectif est de fédérer les installateurs moteurs et pro-actifs dans les nouvelles technologies, innovations, solutions techniques, autour d’un Club où ils pourraient se retrouver, échanger et bénéficier de l’aide de Rexel afin d’accéder à de nouveaux marchés. Les thématiques abordées : PV, IRVE, PAC, SAFIR, à venir NFC 15-100…

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