- Génie électrique
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Le défi du stockage de l’électricité
D’après RTE, la puissance installée des moyens de stockage d’électricité sur batterie en France était de 5,1 GW en 2023. C’est très peu relativement à la puissance installée totale d’électricité. Alors la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit une augmentation de cette capacité de stockage à 10 GW en 2028 et à 20 GW en 2035.
Dans cet épisode, Samuel, journaliste passionné par la transition énergétique interroge plusieurs expert.e.s pour faire un panorama des systèmes de stockage et comprendre comment mieux les intégrer au système électrique global.
Tour d'horizon des moyens de stockage avec Yannick Jacquemart, directeur de nouvelle flexibilité pour le système électrique chez RTE.
Yannick Jacquemart
Aujourd’hui, l’essentiel du stockage, depuis des décennies, c’est l’hydraulique. C’est vrai, chacun à en tête l’image des lacs pour le stockage saisonnier et avoir de l’électricité l’hiver mais c’est vrai, l’échelle de la semaine, on peut stocker ou week-end est décharger la semaine, c’est vrai à l’échelle de la journée, aujourd’hui, où il y a beaucoup de solaire, les lacs, une partie d’entre eux remontent de l’eau dans le lac supérieur dans la journée pour la redescendre le soir. Ça, ça fonctionne. Et à la maille européenne, c’est tout à fait vrai. Les Anglais se sont connectés, par exemple, aux îles scandinaves pour bénéficier des lacs de Scandinavie, et on stock globalement dans les alpes, on Stock en Scandinavie, et il y a de nombreux échanges à la maille européenne comme ça. Ce qui arrive, ce sont les batteries. Évidemment, tout le monde voit le coût des batteries, qui diminuent, essentiellement pour la mobilité, pour les voitures, pour les camions. Des batteries il en vient, la difficulté des batteries, c’est que ça se stocke assez peu longtemps l’énergie. Les batteries qui viennent sur les eaux, elle dure une heure, deux heures. Quand il fait au soleil toute une journée, qu’on a trop d’électricité à certains moments, on n’en stock qu’une petite partie. Et puis il y a des pertes évidemment. Ce dont on parle pour l’avenir c’est le stockage en produisant l’hydrogène qui, lui, est stockable, par électro lise de l’eau on va consommer l’électricité et on va transformer cette eau en oxygène plus hydrogène. Cet hydrogène, on peut le stocker et ça peut devenir une source d’énergie en lui-même. Dans certains cas, on peut même refabriquer l’électricité si besoin. Mais ça, c’est une vision post 2035, c’est pour le futur. Et puis, il y a tous les stockages dont on ne parle pas assez et qui sont à considérer, que sont les stockages diffus, et notamment les stockages thermiques. Votre maison, un bâtiment de bureau, un collège, un lycée, en hiver, c’est une batterie thermique, on le chauffe. Et puis, après, il y a l’inertie du bâtiment. Comme ils sont de mieux en mieux isolé, ça ne tient pas très longtemps, mais ça peut tenir une heure, deux heures. C’est déjà très utile. On va le voir, par rapport au nouveau rythme du système électrique. Il y a un moyen de stockage que tout le monde connaît et qu’on oublie, c’est nos ballons d’eau chaude, les ballons d’eau chaudes, les cumulus qui sont dans les maisons, il y en a 10 millions en France, mais c’est un moyen de stocker une électricité qui est souvent produite la nuit pour utiliser l’eau chaude dans la journée. Donc voilà un moyen de stockage très concret, très ancien, mais qui fonctionne.
Mais les immenses quantités de batteries de véhicules électriques qui vont inonder le marché ne représentent, elle, pas, un gigantesque potentiel de stockage électrique.
Yannick Jacquemart
Concernant la mobilité, évidemment, ça fait des millions de batteries qui arrivent et qui sont disponibles et qui, le plus souvent, sont à l’arrêt, sont au repos. C’est évidemment quelque chose dans lequel chacun investi quand il achète sa voiture électrique. Et la question que tu le monde se pose, c’est comment utiliser ça au mieux. Premier enjeu est vraiment majeur, c’est déjà de les charger au bon moment, c’est-à-dire pas pendant les pointes, pas changer sa voiture quand on arrive au travail le matin, pas charger sa voiture quand on arrive chez-soi le soir. Mais en deuxième possibilité offerte, c’est un certain nombre de véhicules sont ce qu’on appelle bidirectionnel. La batterie peut renvoyer d’électricité vers la maison ou vers le réseau on dit, mais vers la maison, vers le bâtiment, ça a le même effet. Et ça, c’est extrêmement intéressant, parce que tout notre enjeu, ça va être d’utiliser l’électricité décarbonées quand elle est très disponible, quand il y a du vent, quand il y a du soleil, et au contraire, de limiter les points de consommation au moment, on ferait appel à des moyens carbonées, du gaz, etc. Et ça dure quelques heures, cet écart entre ces deux moments et une batterie de voiture, c’est pour le coup, c’est assez long, ça a assez d’énergie pour rouler, pour faire un grand voyage, et pas seulement pour quelques heures d’électricité de la maison. On peut très bien charger sa voiture la nuit, la décharge deux, trois heures pendant la pointe du matin, la recharge quand il y a du soleil, si on est toujours branché, la décharge le soir deux, trois heures aussi, et recommence comme ça. Si on prend un exemple, Renault, pour citer une marque, a popularisé sa R5 qui va être V2G vehicule-to-grid. Leur principe, c’est juste: vous, vous, vous branche votre voiture chez-vous et eux s’en occupent. Ils vont de temps en temps en décharger la batterie, des fois la recharge, etc. Tout ce que vous dites, vous, c’est votre besoin, c’est votre confort. Je veux que la batterie soit chargée à moitié tous les jours ou qu’elle soit chargée à plein parce que j’ai prévu de partir demain matin.
Pour conclure cet épisode, nous donnons la parole à Stéphane Lanau. Il est le gérant de la société Lanzelec.
Stéphane Lanau
On accompagne de plus en plus nos clients pour qu’ils puissent être conforme largement sur tout ce qui est les bâtiments collectifs, on installe des panneaux photovoltaïques qui sont la consommation et réinjecté sur toutes les parties communes, ce qui leur permet d’avoir la conformité au niveau de la REN. On les accompagne, que ça soit du conseil, de l’étude et de la réalisation, ce qui leur permet de faire des économies sur tout ce qui l’énergie consommée. On a fait d’abord nous, au sein de notre bureau d’Études formation, accompagné par le groupe Rexel. Il y en a ensuite, former toutes nos équipes, à la pose et à la mise en service de ces installations. Ça a été une évolution où on s’est formé, on a formé nos équipes afin de pouvoir être compétent comme forme, sur ce nouveau type de produits. Nos salariés, se forment quand même, c’est quelque chose qui les intéresse énormément. C’est des nouveaux produits qui sont assez techniques et on a eu un accueil très favorable de la part de nos équipes.
C’est terminé pour aujourd’hui !
Abonnez-vous à ce podcast et rendez-vous demain pour la suite de Courant positif, le programme en 21 étapes, qui part à la rencontre de celles et ceux qui font l’électrification des territoires.
Courant Positif est un podcast produit par Rexel, concocté par l’Agence Calliopé et animé par Samuel Belaud.